11ième James Polk

James Polk (1795-1849) – 54 ans

11ième président USA de 1845-1849

Population 1840 : 23,192,000 Nombre d’États : 30

James Polk naît le 2 novembre 1795 à Pineville en Caroline du Nord. Il étudie le droit et mène une brillante carrière d’avocat dans le Tennessee. Il est élu à l’Assemblée législative de l’État en 1823, puis à la Chambre des représentants des États-Unis en 1825. Il est l’un des protégés d’Andrew Jackson.

Il préside la Chambre des représentants de 1835 à 1839 et est gouverneur du Tennessee de 1839 à 1841, mais est défait aux élections subséquentes de 1841 et de 1843.

Il se présente à la vice-présidence à la convention Démocrate en 1844. Son parti est alors divisé sur l’annexion du Texas. De nombreux délégués craignent en effet que cette annexion n’amplifie les dissensions sur la question de l’esclavage dans les nouveaux territoires. Dans ces circonstances, aucun des candidats ne parvient à obtenir la majorité des 2/3 requise. C’est ainsi que James Polk émerge comme l’homme de compromis. Il est finalement choisi au 9ième tour de scrutin. Puis il emporte le scrutin national contre le Whig Henry Clay. C’est l’élection la plus serrée au suffrage universel depuis 1789: Polk obtient 1,340,000 vote et Henry Clay 1,300,000. Mais sa victoire au collège électoral est claire avec 170 contre 105 grands électeurs.

Le candidat Démocrate Polk bat donc un Whig au pouvoir. Pour la première fois de l’histoire des USA, un parti réussit à regagner la Maison-Blanche après l’avoir perdue. Dans le passé, une défaite entraînait la disparition du parti (le Parti fédéraliste en 1800 et le Parti républicain en 1840). On assiste donc à une première véritable alternance en politique américaine. De plus, à 49 ans, James Polk devient le plus jeune président élu.

Un autre fait notable : l’inauguration présidentielle est la première du genre à être annoncée par télégraphe et à être illustrée dans la presse.

Polk s’était fixé 4 grands objectifs pour son mandat : rétablir la trésorerie indépendante au fédéral; réduire les droits de douane; acquérir l’Oregon du Royaume-Uni; et obtenir la cession de la Californie du Mexique. Il s’y attèle avec énergie et obtient le succès souhaité dans chacun de ces dossiers, mais pas toujours d’une manière pacifique.

Les deux premiers objectifs sont obtenus au Congrès. Il parvient également à négocier une entente avec le Royaume-Uni sur le partage de l’Oregon (49ième parallèle Nord.)

Mais ce n’est pas aussi calme avec le Mexique. Après avoir obtenu du congrès que le Texas rejoigne l’Union, il ordonne au général Zachary Taylor de déployer les troupes américaines jusqu’au Rio Grande, 200 kms au sud de la frontière reconnue par les Mexicains, qui répliquent militairement au printemps 1846. Polk fait voter la guerre par le Congrès le 11 mai 1846, disant que les États-Unis sont attaqués. L’armée américaine défait le Mexique et obtient la signature du traité de Guadalupe Hidalgo dont le résultat dépasse les objectifs les plus ambitieux du président. Les USA se rendent maîtres de 1,4 millions de km carrés entre le Texas et la côte pacifique, obtenant ainsi la quasi-totalité du Sud-Ouest américain et devenant une puissance continentale.

L’unité de ce pays grandissant l’inquiète évidemment. Dans son discours d’investiture, il déclare : « Tout homme qui aime son pays doit trembler à l’idée de sa dissolution et doit adopter ce sentiment patriotique : à notre Union, elle doit être maintenue. » Et, à propos de l’esclavage, il critique ceux qui tentent d’abattre une institution protégée par la Constitution. Il était lui-même propriétaire d’esclave.

Il est un travailleur acharné: « J’entends être président des États-Unis par moi-même ». Il travaille 10 à 12 heures par jour à son bureau et quitte rarement Washington : « Aucun président qui exerce ses fonctions avec foi et conscience ne peut avoir de loisir. Je préfère superviser moi-même l’ensemble de l’action du gouvernement que de déléguer les affaires publiques à des subordonnés, ce qui me donne de très grandes responsabilités. » Et comme promis, il refuse de se représenter pour un second mandat.

En 1844, la population des États-Unis avait doublé tous les 20 ans depuis 1789. Le pays était devenu aussi populeux que le Royaume-Uni. Et, sous sa présidence, les USA s’étaient agrandis du Texas, de l’Oregon, de la Californie et du Nouveau-Mexique.

Retiré dans le Tennessee, il mourut 3 mois plus tard, en mars 1849. Il semble avoir été emporté par le choléra, ce qui fait de lui le président ayant vécu le moins longtemps après la fin de son mandat