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Photo du rédacteurRobert Dutil

Prêt-bail illimité d’urgence pour l’Ukraine

Dernière mise à jour : 6 sept. 2022


Le président Volodymyr Zelensky



Vladimir Poutine est craint pour ses réactions imprévisibles alors que la Russie possède l’arme nucléaire et qu’il menace de l’utiliser pour empêcher les pays libres d’apporter leur aide à l’Ukraine qu’il martyrise.


Doit-on être prudent, stratégique, rusé? Tout à fait. Doit-on lui céder? Non. Pas un pouce. On doit le traiter comme le dangereux terroriste qu’il est. On doit l’encercler, y compris par les armes les plus puissantes, et l’affaiblir par tous les moyens.

Doit-on supporter l’Ukraine? Le « oui » de la communauté internationale dépasse les attentes les plus folles. Du jamais vu. L’Assemblée générale des Nations Unies a voté une résolution pour exiger un cessez-le-feu immédiat et le retrait de la Russie du territoire de cette démocratie. Elle a été adoptée par 141 pays. 35 pays se sont abstenus; quelques autres étaient absents. Seuls cinq pays ont voté contre cette résolution: la Russie et la Biélorussie, bien sûr, accompagnées des infréquentables Corée du Nord, Syrie et Érythrée. On comprend que les abstentions indiquent d’importantes réserves face au comportement de Vladimir Poutine.


Le président Poutine n’a jamais été aussi faible et isolé que maintenant. Oui, il faut aller de l’avant pour aider l’Ukraine. Comment? Un petit rappel historique sera ici très utile. Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie bombardait l’Angleterre, en particulier sa capitale, la ville de Londres, sans égard aux morts de civils.


Ce pays pourtant puissant, encore à la tête d’un immense empire, avait négligé de s’armer suffisamment malgré la montée évidente du nazisme. Les Anglais ne manquaient pas de courage. Les Anglais élisent finalement Winston Churchill pour diriger le pays en ces moments douloureux. Il jura de se battre partout et de ne jamais se rendre. « We will never surrender. (Nous ne nous rendrons jamais) » dit-il dans un célèbre discours à la Chambre des communes.


Mais l’Angleterre manquait d’armes. C’est alors que le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, dont les citoyens refusaient l’entrée en guerre aux côtés de l’Angleterre, a proposé la formule de prêt-bail. Les États-Unis allaient prêter de l’argent aux Anglais qui pourraient se procurer toutes les armes dont ils avaient besoin. Cette astuce sauva l’Angleterre. On connaît la suite.


Telle est la situation de l’Ukraine aujourd’hui. Elle se bat avec courage, mais manque d’armes. Le monde doit consentir un prêt-bail de grande ampleur. Je suggère ici 300 milliards de $, une somme dérisoire pour les pays libres, en comparaison de ce que coûterait une guerre contre la Russie.

Un tel montant enverrait pourtant un message clair à Poutine : l’Ukraine aura les moyens de se battre. Elle pourra enfin se procurer les armes dont elle a besoin pour résister et ne pas s’effondrer. L’Ukraine pourrait acheter des avions de combat pour protéger son espace aérien; il suffit d’une nuit pour les peindre au nom de l’Ukraine. Quant aux pilotes, s’il en manque, des volontaires compétents du monde entier seraient certainement prêts à s’engager.


Vladimir Poutine vient de promettre la guerre immédiate et totale à tout pays permettant à des avions « ukrainiens » de décoller de leur territoire pour défendre l’espace aérien ukrainien. Alors que l’Ukraine s’achète des porte-avions grâce à l’argent du prêt-bail, et s’approche des frontières pour décoller à partir des eaux internationales. À qui Poutine déclarera-t-il la guerre alors?


Que l’Ukraine abatte des avions russes choquera Vladimir Poutine. Est-ce dangereux, demandera-t-on? Bien sûr, mais il n’y a pas de meilleure solution que de prendre ce risque. Un pays attaqué militairement a le droit de se défendre.

Il en serait de même pour des chars d’assaut, des missiles antiaériens et toute la panoplie de moyens de défense existant sur cette planète. Vladimir Poutine ne reculera que si la force qu’on lui oppose est aussi puissante que sa propre force. Ceux qui s’étonnent de l’augmentation des bombardements russes, même sur les populations civiles, doivent comprendre ceci : le tyran risque de perdre le pouvoir s’il ne parvient pas à terrasser l’Ukraine comme promis.


Et si l’Ukraine cédait, cela satisferait-il l’ogre? Pas du tout. Il a déjà annoncé ses prochaines cibles, les pays baltes. Et après les pays baltes, la Pologne, puis la Hongrie et les autres qui ont quitté l’empire russe lors de l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Jusqu’à ce qu’on l’arrête comme l’occident a stoppé Hitler en 1945. Cette folie ne cessera qu’avec la fin de Vladimir Poutine. Le plus tôt sera le mieux.


Et pourtant les pays libres ne doivent pas attaquer la Russie. Le peuple russe n’est pas l’ennemi.

La Russie n’est pas l’ennemi. Au contraire. Elle peut devenir l’amie comme l’Allemagne d’après-guerre est devenu l’ami de l’occident, comme les pays de l’ex-Union soviétique sont devenus les amis de la liberté. On devrait clairement mentionner aux russes qu’ils seront les bienvenus dans l’OTAN dès qu’ils rempliront les conditions d’adhésion.


Y a-t-il lieu d’être optimiste? Oui. Pourquoi? Parce que, contrairement à la Guerre froide entre 1945 et 1991, les deux clans ne s’opposent plus sur l’élément essentiel de cette époque : le système politique. L’Union soviétique prônait alors d’étendre au monde entier le système communiste et la dictature du prolétariat. Les communistes croyaient que les capitalistes ne cesseraient jamais d’exploiter les travailleurs et que la solution était l’abolition de la propriété privée; tous les moyens de production devaient devenir propriété de l’État. Y compris l’agriculture. Staline fit mourir de faim des millions d’Ukrainiens qui s’opposaient à la gestion des terres par l’État au début des années 30.


Ce fut un désastre économique. Les communistes n’avaient pas soupçonné le danger mortel que la bureaucratie générerait pour leur système centralisé et rigide. En plus d’avoir privé leurs citoyens des plus élémentaires libertés, ils croupissaient dans la pauvreté.

Du côté des capitalistes, des politiciens innovateurs parvinrent à brider en partie la voracité indécente des riches et à imposer un certain partage de richesse. Bien qu’imparfait, ce système rendit les pauvres moins pauvres que dans les pays communistes et une classe moyenne importante se développa. De plus, elle tira profit des innovations incroyables que de géniaux entrepreneurs mirent en marché.


Alors, que faut-il comprendre du rêve de Vladimir Poutine en voulant recréer la Grande Russie? Imaginons qu’un premier ministre anglais s’empare du pouvoir absolu dans son pays pour finalement s’arroger tous les pouvoirs, contrôler en particulier la liberté de parole et de presse et se donner comme objectif de vie de rebâtir l’Empire britannique. Cet empire, à son apogée au début du 20e siècle, s’est transformé aujourd’hui en plus de 50 pays. Et évidemment personne en Angleterre ne songe à le rebâtir. Celui qui en ferait un programme politique serait ridiculisé et, s’il tentait d’utiliser la violence pour y arriver, se verrait arrêté, habillé d’une camisole de force et interné dans un hôpital psychiatrique.


Alors pourquoi Vladimir Poutine pense-t-il que ce soit un bon programme de rebâtir l’Empire russe contre le gré des pays qui en sont issus?


Il obtient pourtant l’appui d’importants fournisseurs de fond pour tenter de réaliser cette absurdité. On les appelle les oligarques. Ils adorent Poutine qui leur permet de voler les importantes richesses naturelles du pays avec la bénédiction de l’État, sans risque de se retrouver en prison, pendant qu’il maintient son peuple dans l’obéissance à coup de matraque.


Éviterons-nous la guerre? Pas si Poutine reste au pouvoir en Russie. Il faut s’y préparer le mieux possible. Comprenons-nous bien, il n’est pas question de déclarer la guerre à la Russie. Mais il y a un risque que Poutine déclare la guerre à ses ennemis réels ou imaginaires.

La gloire éternelle serait-elle sa plus grande motivation? Alors, pourquoi ne pas lui proposer une reddition honorable et prestigieuse. On pourrait lui promettre de l’incarcérer sur l’île Sainte-Hélène, au milieu de l’océan Atlantique, là même où Napoléon Bonaparte a fini ses jours, entouré de 2 000 soldats britanniques il y a deux siècles. Il faudrait bien sûr s’engager à ce que le nombre de soldats assurant sa surveillance surpasse celui de Napoléon, pour bien démontrer sa supériorité sur son prestigieux prédécesseur. Il pourrait de plus être entouré d’une équipe chargée de rédiger ses mémoires immortelles pour enfin répandre la vérité bafouée par ses adversaires.


Et pour aider à son équilibre mental, on pourrait lui permettre de recevoir de longues visites de célèbres visiteurs triés sur le volet. Je pense en particulier à l’un de ses grands admirateurs qui le considère comme un génie. Et qui se considère lui-même comme un génie: l’ex-président américain Donald Trump. Une rencontre au sommet à l’île Sainte-Hélène entre deux génies marquerait l’histoire et confirmerait Vladimir Poutine dans son bon droit d’avoir anéanti la vie de millions d’êtres humains au cours de son bref passage sur la terre.


Il y aurait bien sûr une grande précaution à prendre avant d’autoriser cette prestigieuse visite : s’assurer de la capacité de cette île à supporter le poids imposant de ces deux génies... On sait déjà qu’elle peut en supporter un, puisque Napoléon y a passé les cinq dernières années de sa vie, mais deux?


Il ne faudrait pas prendre le risque que, sous cet imposant fardeau, l’île s’enfonce dans les abysses froids et profonds de l’océan Atlantique, emportant avec elle ce que l’humanité compte de plus grand parmi les êtres humains du 21e siècle.


Prochaine lettre:

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1 Comment


lelab44
lelab44
Mar 07, 2022

Fort bien, phare éclatant, du coeur, de la connaissance et du doigté !


Je suis heureux que vous vous occupiez de ça vous en avez le talent; de mon côté, la représentation des moins de 18 ans dans la suite du Québec et de leurs mère et père m'obsède.

Pour exemple d’obsession, devrais-je écrire père avant mère ? Mettre un s à mère et père ?

https://www.youtube.com/watch?v=UjgTZR-9NoA/



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