top of page
Photo du rédacteurRobert Dutil

Réagir au terrorisme nucléaire!

Dernière mise à jour : 23 sept. 2022




Jusqu’ici, la guerre en Ukraine a provoqué le déplacement de plus de trois millions de réfugiés, un nombre dépassant tout ce qu’on a vu depuis la Seconde Guerre mondiale. L’objectif de Vladimir Poutine est d’amener l’Ukraine à déposer les armes à ses conditions, sans égard à la crise humanitaire qu’il provoque. Et il prévient tous les autres pays du monde de s’abstenir de s’en mêler, au risque de provoquer une conflagration nucléaire. Comment a-t-on pu en arriver là?


Dans la seconde moitié du 19e siècle, Alfred Nobel croyait que l’augmentation de la puissance destructrice des armes entraînerait la paix universelle devant le risque de destruction mutuelle totale. Bertha Von Suttner pensait le contraire (voir « lettresanticosti.ca – Bas les armes. » 20 décembre 2021). C’est malheureusement elle qui avait raison.


Le Tzar Nicolas de Russie initia une conférence en 1899 pour atteindre 2 objectifs : le désarmement des nations et l’arbitrage obligatoire et décisionnel des conflits.


L’objectif du désarmement fut un échec total, les puissances européennes de l’époque s’y opposant. Quant au second objectif, on créa effectivement un tribunal international d’arbitrage siégeant à La Haye aux Pays-Bas, mais l’application de ses décisions fut facultative, faisant de cet organisme un crocrodile édenté.

Une autre tentative de créer les institutions nécessaires au maintien de la paix vit le jour après la première guerre mondiale, en 1919, à l’instigation du président des États-Unis, Woodrow Wilson : on l’appela « la Société des Nations ». Elle échoua, elle aussi, devant le refus du Sénat américain d’y adhérer. Les sénateurs craignaient en effet qu’un tel organisme les entraîne automatiquement et involontairement dans une nouvelle guerre mondiale.


Vingt ans plus tard, en 1939, l’humanité ne savait toujours pas comment instaurer la paix dans le monde. Et la Seconde Guerre mondiale éclata. On développa alors de nouvelles armes encore plus diaboliques. En août 1945, des bombes atomiques furent lancées par les États-Unis sur deux villes japonaises pour imposer la reddition de ce pays. Elles firent des centaines de milliers de morts et de blessés graves dans la population civile. Et peu après les États-Unis mirent au point la bombe H (à hydrogène) d’une puissance destructrice qui dépasse l’imagination. Quelques années plus tard, cinq pays s'étaient dotés de ces armes de mort: en plus des États-Unis, il y eut l'URSS (la Russie), la France, le Royaume-Uni et la Chine.


Il y eut d’autres périodes difficiles, mais aucune autre bombe nucléaire ne fut lancée depuis 77 ans sur une population. L’équilibre de la terreur fonctionnait-il finalement?


Pas pour la Russie, semble-t-il. Le chef du Kremlin menace d’utiliser son arsenal nucléaire si on ne lui laisse pas la voie libre pour écraser et piétiner l’Ukraine. Il s’agit bel et bien de terrorisme nucléaire. Nul ne sait comment cet épisode se terminera.


Le meilleur moyen de défense de tous les pays libres consisterait en une union indéfectible dans un organisme comme l’OTAN, face aux agressions des autocraties criminelles.

S’il y a une autre leçon que l’on doit retenir de cette guerre jusqu’à maintenant, c’est la crainte de la Russie de s’attaquer à l’OTAN, sachant qu’une attaque contre l’un de ses 30 membres équivaudrait à une attaque contre les 30 pays membres, selon l’article 5 de cet organisme (voir «lettresanticosti.ca – OTAN.» 17 janvier 2022). La Russie viendrait de déclarer la guerre à 30 pays en même temps. Un risque mortel même pour le président russe.


Si l’on veut donc que cesse la chute du nombre des pays libres en faveur des autocraties criminelles, il faut qu’éventuellement, ils soient tous sous le chapeau d’une alliance défensive élargie sur le modèle de l’OTAN. La force militaire d’une telle alliance dépasserait celle de tous ses concurrents.


L’organisme « Freedom House », dont les rapports sont publiés sur Internet, établit le nombre de pays libres à 84 sur 211 (40 %), celui des pays partiellement libres à 60 (28 %) et celui des pays sans liberté à 67 (32 %). On constate ici qu’il reste beaucoup d’efforts à faire pour accorder la liberté à tous les êtres humains sur terre. Pourtant, jamais dans l’histoire de l’humanité, elle n’a occupé une place si importante.


Et on doit rappeler aux autocraties plaidant le risque que représente pour eux l’éventualité d’une telle alliance, qu’il s’agit d’un organisme uniquement défensif conformément aux statuts des Nations Unies.


Quant à l’Ukraine et l’OTAN, il faut sortir de ce cercle vicieux. L’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN et ne sera pas défendue par cette alliance.

Ce n’est donc pas l’OTAN qu’il faut utiliser comme véhicule pour défendre l’Ukraine, mais plutôt une coalition ad hoc autorisée par l’ONU et formée de tous les pays qui le souhaitent.


Ce fut le cas à la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein. Ce serait donc ces pays qui apporteraient l’aide militaire à l’Ukraine. Cette coalition ad hoc pourrait sans doute regrouper la moitié des pays qui ont voté la résolution d’exiger un cessez-le-feu à l’Assemblée générale de l’ONU récemment, soit environ 70 sur 140. Les meneurs de cette coalition seraient bien sûr les mêmes que ceux qui aident actuellement l’Ukraine, mais sous un autre chapeau.


Vladimir Poutine ne déclarerait pas la guerre à une coalition de 70 pays. Mais, d’autre part, rappelons-le, Vladimir Poutine ne négociera sérieusement la paix avec l’Ukraine que lorsque les forces pour défendre ce pays pourront se mesurer à égalité avec l’armée russe. Entre-temps, il continuera à empiler les crimes de guerre. Et la télévision du monde entier déversera quotidiennement son lot d'horreurs en provenance de ce pays martyr.


Posts récents

Voir tout

1 Comment


Raymond Gilbert
Raymond Gilbert
Mar 24, 2022

La mise en place d un OTAN elargie represente definitivement une solution a long terme pour empecher des agressions comme celle de la Russie sur l Ukraine . La grande force d un organisme comme l OTAN , c est qu il n y a pas de vote lors d une situation de crise . L engagement de l ensemble des pays membres est clair : Si l un des pays membres est attaque , c est comme si l agresseur declarait la guerre a tous les membres . Dans une telle situation , tous les pays membres s uniraient pour combattre l attaquant . Ce serait donc un pense- y bien . Si l Ukraine avait ete membre d…

Like
bottom of page