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Photo du rédacteurRobert Dutil

3ième Thomas Jefferson

Dernière mise à jour : 3 juil. 2022



Thomas Jefferson ( 1743-1826) - 83 ans

3ième président des États-Unis - Républicain-démocrate : 1801 à 1809 .


Population 1800: 5,308,000 Nombre d'États: 17


Thomas Jefferson est issu d’une famille de planteurs de Virginie. À 14 ans, il hérite de 1000 hectares de terre et de plus de 200 esclaves. Il reçoit une instruction de qualité au “College of William and Mary”, puis intègre le barreau. À seulement 25 ans, en 1768, il est élu à l’assemblée coloniale de Virginie (appelée la chambre des Bourgeois), comme son père l’avait été avant lui


En 1774, il rédige un pamphlet accusant le gouvernement britannique de vouloir tuer les libertés américaines ce qui l’amène à être choisi pour représenter la Virginie au congrès de Philadelphie en 1775. L’année suivante, c’est lui qui rédige l’essentiel de la Déclaration d’indépendance qui deviendra l’un des documents politiques les plus célèbres de l’Histoire.


De 1776 à 1779, il siège à la législature de l’État. Il attire à nouveau l’attention en rédigeant une déclaration des droits qui garantissait la séparation des Églises de l’État. Il est élu gouverneur de Virginie en 1779, mais à la fin de son mandat, en 1781, il se retire à Monticello.


En 1782, il est affecté par le décès de son épouse. Il décide alors de retourner à la vie publique. Il représente son état au congrès, puis apporte son concours à la jeune diplomatie américaine. En 1785, il remplace Benjamin Franklin comme ambassadeur en France.


C’est donc de là, à distance, qu’il approuve le texte de la nouvelle constitution américaine; il estime cependant qu’elle n’apporte pas assez de garanties concernant les libertés individuelles, faiblesse qui sera corrigée en 1789 par l’adoption rapide au congrès des 10 premiers amendements.


Toujours installé en France à ce moment-là, il voit, avec beaucoup d’intérêt, les débuts de la Révolution française. Mais le nouveau président Washington le rappelle en Amérique pour diriger les affaires étrangères des États-Unis.


Il estime que seul la France peut faire contrepoids à la Grande-Bretagne, mais, le président ne partageant pas son point de vue, il quitte ses fonctions en 1794. Il se retrouve à nouveau à Monticello. En plus de ses plantations, il s’intéresse à la philosophie, l’architecture, la cartographie, les sciences naturelles, et l’agronomie.


Après le départ de George Washington en 1797, Thomas Jefferson est candidat à l’élection présidentielle comme leader des républicains-démocrates. Les partis politiques commencent à s’organiser. Les grands électeurs doivent alors voter pour 2 hommes. Il y a 13 candidats. L’ex-vice-président John Adams obtient le plus grand nombre de Grands Électeurs avec 71 votes et devient donc président; il est cependant suivi de près par Thomas Jefferson avec 68, qui devient, selon le système d’alors, vice-président. Il y a donc une cohabitation entre les deux groupes.


Parmi les irritants majeurs, rappelons que le président Adams avait fait adopter une loi qui avait pour effet de criminaliser les critiques à l’encontre du gouvernement, ce qui était perçu comme une grave menace pour l’opposition.


Une campagne électorale beaucoup plus agressive suit en 1801. Les républicains-démocrates salissent la réputation du président sortant entre autres pour son penchant monarchique. Seulement 67,282 électeurs sur plus de 5 millions d'habitants choisissent les grands électeurs. John Adams se retrouve cette fois-ci au 3ième rang et ne sera donc ni président, ni vice-président. Thomas Jefferson et Aaron Burr obtiennent 73 voix chacun. En cas d’égalité comme celle-ci, il est prévu par la nouvelle constitution que c’est la chambre des représentants qui doit trancher.


Il faut 36 tours de scrutin pour finalement élire Thomas Jefferson. La médiation d’Alexander Hamilton est déterminante. Son argument porte : puisqu’il faut choisir entre 2 adversaires, il vaut mieux pour le pays un homme intègre et brillant comme Jefferson plutôt qu'Aaron Burr dont on doutait des compétences et de la moralité. Ce dernier devient néanmoins vice-président selon la constitution d’alors, ce qui crée un climat toxique et entraîne l’adoption du 12ième amendement en 1803 : dorénavant, les grands électeurs voteront pour un président et un vice-président du même parti.


L’animosité entre Alexander Hamilton et Aaron Burr prend cependant une tournure dramatique en 1804 lors d’un duel au pistolet qui les oppose et où Hamilton est tué. Burr s’enfuit. Il ne sera jamais condamné pour ce geste, mais il a perdu ses appuis politiques qu’il ne retrouve jamais.


Le pouvoir passe donc des fédéralistes de John Adams aux républicains-démocrates de Thomas Jefferson, mais ce dernier se montre conciliant. Il s’agit de la première alternance au pouvoir. Elle se passe sans heurt, ni violence. Dans son discours inaugural, il déclare : « la minorité possède des droits égaux, que doit protéger une loi égale, car les violer serait l’opprimer. Unissons-nous donc, mes concitoyens, dans notre cœur et notre esprit… Nous avons appelé nos frères de différents noms. Nous sommes tous des républicains, nous sommes tous des fédéralistes. »


Il remplace toutefois 600 employés par ses fidèles. L’idée que le personnel fédéral soit titulaire de son poste à vie lui semble contraire à la démocratie. Il y voit le risque d’une bureaucratie souveraine et incontrôlable alors qu’elle doit être l’expression de la volonté populaire.


Il obtient également que le congrès annule les lois sur les étrangers et la sédition de 1798, permettant aux opposants de s'exprimer librement, sans crainte de représailles de l'exécutif. Cette décision, bien qu'oubliée, est pourtant l'une des plus importantes de l'histoire des États-Unis pour préserver les libertés politiques de la Nation.


Il réduit les dépenses et les impôts, et supprime la dette nationale. Il maintient toutefois la Banque des États-Unis, estimant que sa disparition serait dangereuse pour l’équilibre social et la prospérité du pays.


Mais surtout, malgré ses positions antérieures, il accepte une présidence forte. Il invente l’ordre exécutif présidentiel. Le congrès pourra se prononcer sur ses choix, mais à posteriori. Il crée même un important précédent en achetant la Louisiane à la France napoléonienne pour 15 millions de dollars en 1803 sans avoir préalablement obtenu l’aval du congrès. Les États-Unis doublent ainsi la taille de leur territoire sans guerre.


Il est réélu facilement en 1804 : 15 états contre 2 et 164 Grands Électeurs contre 14 le supportent.


Il travaille à tenir les États-Unis à l’écart des hostilités européennes. Tel était le sens de l’embargo de 1807 qui interdit aux navires américains de se rendre en Europe et aux bâtiments étrangers d’accoster dans les ports américains. Une politique qui lui vaut toutefois de nombreuses critiques.


Et évidemment, il subit les attaques de la presse de l’époque qui, entre autres, l’accusent d’avoir eu des enfants avec l’une de ses esclaves.


Il connaît néanmoins une longue retraite. Mentionnons en particulier sa correspondance très active avec son ancien adversaire avec qui il s’est réconcilié, l’ex-président John Adams. Les deux meurent d’ailleurs le même jour, le 4 juillet 1826, 50 ans exactement après la fameuse déclaration d’indépendance dont il est le principal rédacteur.



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